RSE : un levier d’attractivité et de fidélisation (source : Géomètre n° 2210 | février 2023)

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Améliorer son image de marque, se différencier de la concurrence auprès de ses clients, favoriser la concertation entre parties prenantes : quelques effets attendus, parmi d’autres, à l’extérieur de l’entreprise. Et à l’intérieur ? Améliorer l’attractivité de la structure auprès de potentiels futurs collaborateurs et augmenter leur fidélité, une fois salariés, sont des vertus qu’on commence à reconnaître à la RSE.

Selon le baromètre 2022 de perception de la RSE en France, commandé par le Mouvement des entreprises de France (Medef), parmi les salariés ayant connaissance d’une enti té RSE dans la société qui les emploie, ils sont 83 % à déclarer être confiants dans leur avenir au sein de leur entreprise actuelle, contre 67 % pour ceux travaillant dans une entreprise sans entité dédiée. La RSE est donc reconnue comme un vecteur de confiance en l’avenir et d’attachement à l’entreprise.

 

Un mouvement qui s’amplifie

Guillaume de Bodard, président de la commission environnement et développement durable de la CPME, explique : « Aujourd’hui, quand vous recrutez des jeunes dans votre boîte, ils ont des attentes en matière de RSE beaucoup plus fortes qu’avant. Ces exigences concernent beaucoup les nouveaux diplômés, mais aussi les plus expérimentés qui veulent changer d’entreprise et arrivent en entretien en demandant au recruteur quelle est sa stratégie RSE. A salaire égal, localisation équivalente, ils vont demander si le recruteur a un accord d’intéressement, mais aussi si l’entreprise aide des associations locales. La RSE est‑elle un levier d’attractivité ? Oui. Même si on ne le perçoit pas encore partout. Ceux qui se sont lancés les premiers ont évidemment pris de l’avance sur leurs confrères. C’est un vrai mouvement, et il va s’amplifier ».

Toujours selon ce baromètre 2022 de perception de la RSE, 69% des salariés indiquent ressentir du plaisir à travailler dans leur entreprise. Ce chiffre monte à 77% dans les entreprises où il existe une fonction ou un service RSE, contre seulement 60 % dans les entreprises qui n’en sont pas dotées

 

Implication du chef d’entreprise

« Si l’on ne peut pas dire que 100% des PME soient engagées aujourd’hui, reconnaît Guillaume de Bodard, il y a toutefois des PME exemplaires. Ce qui fait la différence ? La personnalité du chef d’entreprise et son implication jouent beaucoup. Certains attendent la mutualisation des outils (par leur fédération ou leur ordre), un accompagnement. Comme le sujet est vaste, la question pour eux est de savoir comment s’en emparer, quelles ressources y consacrer. » Y a‑t-il encore des réfractaires ? « Une minorité. C’est parfois une question de génération. Mais même les plus âgés, sur le point de céder leur entreprise, ont compris que celle‑ci se vendrait mieux en valorisant une démarche RSE attestée ! Aujourd’hui, on ne rachète pas que le bilan. Ce sont des arguments extrafinanciers qui montent en puissance. La CSRD(1) en est la preuve.»

La RSE a un champ d’application extrêmement vaste. On doit la penser aujourd’hui comme une ambition, un atout au service de la performance de chaque entreprise. Un grand nombre de ses composantes contribue directement ou indirectement à la qualité de vie et à l’épanouissement au travail des salariés : la RSE est donc sans conteste l’un des leviers aujourd’hui identifiés pour améliorer l’attractivité du métier de géomètre‑expert et la fidélisation des collaborateurs. 

 

(1) La CSRD (Corporate sustainability reporting directive, directive sur les rapports de durabilité des entreprises), est une directive européenne signée le 21 juin 2022 orientant les grandes entreprises vers un reporting extra‑financier sur leurs implications RSE.